Rapport annuel ADEM

Le marché de l'emploi

Coup d'œil sur le marché de l'emploi 2024

Bien que l’emploi intérieur ait poursuivi sa progression, le rythme de croissance s’est nettement ralenti, atteignant un niveau historiquement bas en comparaison avec les dynamiques observées au Luxembourg au cours des deux dernières décennies.

Après une phase de relative stabilité au cours des premiers mois de l’année, le taux de chômage est reparti à la hausse à partir de juin, pour s’établir à 5,9 % en décembre. 

Malgré la poursuite de la hausse du nombre de demandeurs d’emploi, certains employeurs rencontrent des difficultés persistantes pour trouver de la main-d’œuvre.

L’emploi au Luxembourg ralentit sa croissance

Fin décembre 2024, l’emploi intérieur au Luxembourg comptait 515.870 personnes (selon les données du STATEC), soit une augmentation de 0,9% par rapport à décembre 2023.

L’emploi national (c’est-à-dire l’emploi occupé par les résidents) comptait 296.270 personnes (+0,9% sur un an).

Les travailleurs frontaliers, à savoir les personnes qui résident hors du Luxembourg mais s’y rendent régulièrement pour y travailler, représentent 47% de l’emploi salarié. Bien que cette proportion soit stable depuis 2021, elle reflète le rôle essentiel que joue la main-d’œuvre frontalière dans le fonctionnement du marché du travail luxembourgeois.

source : STATEC

Taux de croissance de l’emploi et taux de chômage :
2 courbes qui ont évolué en sens inverse

source : STATEC

A la suite d’une forte reprise en 2021 et 2022, le marché du travail a connu un net ralentissement en 2023. Alors que la croissance de l’emploi s’élevait, en moyenne, à près de 3% par an, entre 2013 et 2023, un niveau historiquement élevé, elle a été freinée dans son élan, traduisant de récentes difficultés économiques. La progression s’est ainsi réduite à 1,7% en 2023 puis à 0,9% en 2024, soit le niveau le plus bas depuis la récession de 2009. Ce fléchissement constitue une rupture notable par rapport à la tendance des années précédentes.

Après une période de hausse continue du taux de chômage en 2023, l’année 2024 a suivi une tendance similaire, bien que de manière plus modérée. La relative stabilité jusqu’au printemps 2024 a laissé place à une nouvelle progression du taux de chômage jusqu’en fin d’année. Il s’élevait à 5,9% en décembre 2024, soit +0,4 point de pourcentage sur un an.

Les dernières prévisions du STATEC* anticipent un taux de chômage à 6,0 % en 2025, avec une baisse prévue par la suite (5,9 % en 2026). La croissance de l’emploi intérieur devrait, quant à elle, reprendre un peu de vigueur, mais seulement à partir de 2026 : +1,0% en 2025 et +1,5% en 2026.

* Note de conjoncture – Juin 2025

Les principaux indicateurs sont toujours à la peine en 2024

Après l’été 2022, l’écart entre le nombre de demandeurs d’emploi et les postes vacants a continué de se creuser, de manière progressive. Cette divergence résulte à la fois d’une diminution continue des offres de postes vacants et d’une hausse du nombre de demandeurs d’emploi, surtout à partir de la moitié de l’année 2023.

Un ralentissement de cette tendance a été observé au printemps 2024, marquant une phase de relative stabilisation. Toutefois, la tendance à l’écart a repris dès juin 2024, traduisant un marché du travail toujours déséquilibré : en décembre 2024, on comptait 19.532 demandeurs d’emploi résidents pour 5.935 postes vacants déclarés, des chiffres comparables à ceux enregistrés avant la crise sanitaire.

Fin 2024, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à l’ADEM est en hausse, pour toutes les tranches d’âge, en comparaison à fin 2023. La progression est importante notamment pour les demandeurs d’emploi avec un diplôme de l’enseignement supérieur (+16,6% sur un an), et pour les demandeurs inscrits depuis plus de 12 mois (+15,4% sur un an).

Le déséquilibre entre demande de travail et offre disponible révèle la persistance de tensions sur le marché de l’emploi, en particulier en ce qui concerne l’inadéquation entre les compétences disponibles et les besoins des employeurs.

source : ADEM

Malgré la croissance du nombre de demandeurs d’emploi, le skills gap est toujours d’actualité

La progression du taux de chômage en 2024 n’efface pas les difficultés rencontrées par certains employeurs pour trouver des profils adaptés à leurs postes. La pénurie de main-d’œuvre et le skills gap sur le marché de l’emploi persistent.

Même si la pénurie globale a baissé en 2023 et 2024, les domaines marqués par une forte tension restent principalement les mêmes : les métiers les plus recherchés par les employeurs en 2024 sont les métiers relevant des domaines de l’informatique et de la comptabilité.

La liste des métiers très en pénurie, publiée au Journal Officiel, comprend au total 24 métiers en 2024. Elle couvre les domaines de la finance, du second-œuvre, de l’industrie, de la santé, de l’action sociale, des services professionnels (droit, audit, comptabilité, conseil, ressources humaines), de la recherche et de l’informatique.

Les cinq groupes métiers avec la pénurie de candidats la plus forte

  • Comptabilité et gestion
  • Systèmes d’information et de télécommunication
  • Action sociale, socio-éducative et socio-culturelle
  • Soins paramédicaux
  • Banque

Les cinq groupes métiers avec le principal surplus de candidats

  • Secrétariat et assistance
  • Nettoyage et propreté industriels
  • Personnel de conduite du transport routier
  • Grande distribution
  • Aide à la vie quotidienne